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avons injecté ensuite un gramme de naphtaline tenue partie en dissolution, partie en suspension, dans deux grammes d’huile d’olive. L’incision par laquelle nous avons introduit cette substance a été faite juste en dehors du dernier compresseur que nous avons serré immédiatement après avoir injecté. Pour rendre cette expérience comparative, comme nous l’avons déjà dit, nous avons isolé absolument de la même façon une autre anse intestinale de même longueur, et dans cette portion, aucune substance n’a été introduite, on s’est contenté de la vider comme précédemment.

Il est facile de comprendre qu’en agissant ainsi, nous avons obtenu tous les avantages que M. Colin a conservés au moyen de son compresseur qui n’était pas à notre disposition. Les compresseurs ont été serrés modérément de manière à ne pas blesser trop fortement les membranes sur lesquelles ils portaient leur action. La circulation n’est en aucune façon troublée puisque les petites anastomoses de l’anse intestinale sont en dehors des points interceptés.

Deux heures après, nous avons tué l’animal par effusion de sang. Dans les anses intestinales qui avaient été isolées, nous avons laissé descendre par son propre poids à une extrémité de chacune d’elles, le liquide sécrété dans leur intérieur, et nous l’avons retiré au moyen d’une ponction. La quantité de liquide contenue dans l’anse intestinale où on n’avait rien injecté pèse dix grammes ; celle contenue dans l’autre anse intestinale pèse treize grammes. La différence est peu sensible quant à la quantité, mais il n’en est plus de même sur le rapport de la qualité. Le liquide de la première anse est clair, ne se ressent pas de la moindre trace d’inflammation ; celui de l’anse où on avait injecté la naphtaline est épais et d’un