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tend au fond de sa mémoire le pas cadencé des deux Hindous qui portaient sous le soleil dominical le manchy où sa cousine, dont il était aussi séparé que Roméo de Juliette, la tête sur l’oreiller, fermait à demi ses beaux yeux de sombre améthyste ? Il écrivait à Jean Dornis, qui lui avait demandé des notes personnelles pour l’étude qu’elle entreprenait : « Cela pourrait s’intituler : Comment la Poésie s’éveille dans l’esprit et le cœur d’un enfant de quinze ans. C’est tout d’abord grâce au hasard heureux d’être né dans un pays merveilleusement beau et à moitié sauvage, riche de végétations étranges, sous un ciel éblouissant. » Ailleurs, il s’est félicité d’avoir tout d’abord connu du monde ce qu’en connurent les héros du