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naît, le Remords qui rôde, toutes les manifestations de la Puissance invisible palpitent vaguement dans son vers. Et aussi, la grâce triste de la jeunesse enfuie, la vanité des tendresses humaines, l’élégie refoulée de son cœur. »

Je suis de son avis : on a trop réduit l’auteur des Poèmes Antiques et des Poèmes Barbares à n’être qu’un coloriste, ou un sculpteur, ou un musicien. (En relisant ses poèmes, j’ai été frappé de la valeur musicale d’un assez grand nombre de ses vers et quelquefois de ses strophes.) Toute sa vie, ses joies et ses misères, ses déceptions, ses angoisses ont trouvé dans son œuvre une expression ou une interprétation symbolique. Il n’a même pas toujours eu recours au symbole. Qui de nous n’en-