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Il a été vraiment malheureux : je ne l’ai jamais si bien compris qu’à la lecture du livre de M. Flottes. Débarqué à dix-neuf ans en France, sans forte culture, avec une vie intérieure assez riche mais assez confuse, il éprouve toute l’hostilité d’une société qui se soucie beaucoup plus d’avoir des commerçants ou des avocats que des poètes, fussent-ils lyriques. Il la maudit et retourne à Bourbon, dont le séjour lui devient vite insupportable. Jusque-là il n’a écrit que de médiocres vers qui ne permettent pas de soupçonner sa personnalité, de prévoir son avenir. Revenu et installé à Paris, celui que Schuré nommera « un jacobin aristocrate » s’affiliera à la secte fouriériste, dont la doctrine promettait aux artistes une belle place dans la cité future. La Révolution de 48, et les journées de