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petit roman qu’il appelle « une pastorale immortelle où l’exactitude du paysage et des coutumes créoles ne le cède qu’au charme indicible qui s’en exhale. » Cette pastorale, c’est Paul et Virginie. Les ardentes nostalgies que lui inspira son île natale de Bourbon, à Rennes, pendant son premier séjour en France, et surtout à Paris lorsqu’il revint définitivement, l’orientèrent vers l’Inde, vers la poésie, la philosophie et les religions hindoues. Il n’avait pas besoin d’aller au pays de Bhagavat et de Çunacépa : les paysages qu’il gardait sous ses paupières lui suffisaient. Il a vécu toute sa vie sur les impressions radieuses de sa prime jeunesse ; et plus tard, par cette opposition qui plaît tant