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Auteurs féminins

à une femme de lettres canadienne-française, et Laure Conan avait ainsi l’insigne honneur d’être la première à les cueillir.

De forts beaux commentaires en ont aussi été faits par des littérateurs de marque.

« Ce délicat et pur roman, qui n’est peut-être pas, à vrai dire, absolument un roman, nous dit M. l’abbé Bourassa, à la fin de la préface qu’il en a fait, emprunte aux souvenirs héroïques et pieux qu’il évoque un parfum de poésie chevaleresque et mystique qui a fait dire à l’historien Parkman, en racontant la naissance de Montréal :

« Est-ce de l’histoire vraie, ou n’est-ce pas un roman de chevalerie chrétienne ? C’est l’un et l’autre. »

Voici d’autre part ce que M. Chs Ab-der-Halden nous en dit :

« L’Oublié. Une histoire de sauvages. Une histoire de héros. Si le beau livre de M. Salone sur la Colonisation française au Canada est le roman de l’énergie nationale, l’histoire que nous raconte Laure Conan semble un épisode détaché des chansons de gestes. Les personnages ont quelque chose de la simplicité hiératique que l’on retrouve dans nos vieilles légendes. Maisonneuve ne serait pas indigne de converser avec Roland. L’Oublié, c’est l’épopée de Montréal naissant. Et quelle épopée de sang, de larmes, de douleurs noblement supportées, d’espoirs tenaces et de sacrifices joyeux !

« Pendant vingt-six ans, sous les ordres de Maisonneuve, qui fut un saint et un héros, les