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Auteurs féminins

génie de Guérin du Canada. » M Chs Ab-der-Halden est venu confirmer cette flatteuse appréciation de l’auteur d’Angéline. « Rarement deux femmes de lettres, dit-il, ont eu des dispositions plus identiques. »

Après Angéline de Montbrun, Laure Conan publiait, en 1880 : Si les Canadiennes le voulaient, brochure de soixante pages, où, sous la forme de dialogue, elle sollicite l’action féminine pour faire revivre comme autrefois le pur patriotisme et le noble dévouement dans la vie publique. C’est l’œuvre d’une femme qui aime ardemment sa race.

En 1891, elle nous donnait, une nouvelle œuvre ayant pour titre : À l’œuvre et à l’épreuve. C’est la vie du Père Garnier, le Jésuite missionnaire et martyr, le compagnon au Canada de l’héroïque Père de Brébeuf. À son propos, Mlle Daveluy a écrit ceci :

« Laure Conan venait-elle de lire les Relations des Pères Jésuites ? On le dirait. L’inspiration aurait jailli à la suite de la lecture attentive, intelligente, pénétrante de ce monument de notre vieille histoire.

« Il se dégage de cette œuvre une impression tragique et sévère. Au deuxième chapitre de ce volume, l’auteur nous fait pénétrer entre les murailles sombres et glaciales de l’abbaye de Port-Royal des Champs, cette abbaye, située elle-même, disait au XVIIe siècle Madame de Sévigné, dans un vallon affreux. Un peu tremblants, nous sommes mis en présence de la célèbre janséniste, la Mère Angélique Arnaud. N’a-t-on pas dit d’elle, comme de quelques-unes de ses moniales ; “ Savantes comme des théologiennes, pu-