rendre digne de sa race et digne de son pays. Il l’élève en chrétien et en homme de cœur, il en fait une jeune fille fière et tendre, qui sait aimer et qui saura sacrifier son amour même à des considérations plus nobles.
« Mlle de Montbrun a pour amie une jeune fille gaie et mondaine, Mina Darville, dont le frère, Maurice, vient passer quelques jours à Valbriant, la propriété des Montbrun, vers le bas du fleuve. Maurice aime Angéline, Angéline aime Maurice. M. de Montbrun les fiance et Mina éprouve pour le père de son amie, une admiration absolue. Angéline n’a rien à désirer : jeunesse, fortune, amour, beauté, tous les dons les plus rares sont réunis en elle. Mais une catastrophe imprévue fond sur les héros. Charles de Montbrun meurt d’un accident de chasse. Mina entre aux Ursulines. Angéline, dont la douleur est immense, retarde son mariage, dépérit, s’affaiblit. Un jour elle fait une chute et se défigure à jamais. Elle devine alors que l’amour de Maurice ne survivra point à son malheur, que Maurice, tout épris qu’il est, ne saura consentir au mariage sans un sacrifice, et ne voulant rien devoir à la pitié, elle rend à son fiancé sa parole et sa bague. Elle se retire à Valbriant pour y pleurer.
« Vous croyez le roman fini : du tout il commence. Angéline est donc retirée du monde. Tout lui rappelle, dans sa solitude, les heures trop vite enfuies, et le bonheur écoulé sans retour. Tout lui parle du père qu’elle chérissait et de l’ami qu’elle écarta. Elle souffre, et se complaît dans sa souffrance. Après trois ans de lutte contre elle-même, Angéline finit par trouver sa véritable voie. Ce