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nombreux, et servaient les intérêts de la colonie, à leur manière, sans assistance de l’État. Les deux frères Charles et Julien avaient acquis une seigneurie en bois debout, bien plus petite que les quatre seigneuries des Gugy. Ils commencèrent eux-mêmes à défricher leurs domaines, donnant ainsi le bon exemple à leurs censitaires ; et, avec le concours de leurs frères et amis, ils formèrent autour d’eux un petit groupe de cultivateurs courageux et intelligents.

Ils n’avaient jamais eu, comme les Gugy, les hautes faveurs de l’État, pas plus sous le régime français que sous le régime anglais ; ils dépendaient uniquement du revenu de leur fief, revenu qu’ils avaient à créer eux-mêmes par leurs efforts personnels, avant d’en jouir. Voilà pourquoi, en l’absence d’immigration française ou étrangère, ils durent commencer par se faire défricheurs et laboureurs, tout comme leurs censitaires, recrutés en partie dans les seigneuries ouvertes à la culture avant la leur. En attendant mieux, ils pourvoyaient à l’établissement de leurs familles par le travail. Il se passa plusieurs généra-