Page:Bellemare - Les bases de l'histoire d'Yamachiche 1703-1903, 1901.djvu/162

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pesant que l’ancien. Ce n’était pas chez eux, mais dans les villes que se faisaient les luttes pour empêcher le succès des projets d’absorption, des machinations préparées pour restreindre à un minimum nos libertés et nos droits. La Providence avait préparé des hommes habiles et courageux pour accomplir cette tâche ; nos chefs ecclésiastiques s’y employèrent aussi avec persévérance, une science et un tact merveilleux désarmant les préjugés et les intentions hostiles des puissants.

D’un autre côté, ils prêchaient à leurs ouailles la loyauté et la soumission au pouvoir légitimement établi, suivant en cela la doctrine catholique. Aimant la paix, sans ambition personnelle, et avec leur politesse et leur bienveillance natives, nos habitants poussèrent bientôt la tolérance à des limites exagérées. Un Anglais protestant venait-il s’établir au milieu d’eux, avec des apparences honnêtes, n’importe en quelle qualité, seigneur, marchand, médecin ou meunier, il recevait tous les honneurs locaux ; on ne se demandait pas même si l’influence qu’on lui donnait ainsi serait bien employée à récom-