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Dans les paroisses les plus éloignées de nos grands centres, on les comprendrait tout aussi bien que nos évêques et nos prêtres canadiens.

Il n’y a qu’une langue française, plus correctement parlée par les lettrés, et moins bien par ceux qui n’ont pas eu l’instruction voulue sur ce point. Même ceux qui n’ont pas eu cet avantage savent bien distinguer entre celui qui la parle bien et celui qui la parle mal. Nous en avons connu un, sans la moindre culture littéraire, ne sachant pas lire, simplement doué d’une heureuse intelligence et d’une mémoire merveilleuse, qui rapportait un sermon entendu la veille, presqu’aussi fidèlement qu’un sténographe. Ce n’est pas le fait d’un homme qui parlerait habituellement un patois, ou même un jargon.

Aujourd’hui, si le français se parle moins bien qu’autrefois en certains endroits de notre province, c’est l’anglicisme qu’il faut accuser ; cela se voit surtout où les Anglais dominent par le nombre, où les enfants français sont obligés de se mêler journellement à d’autres qui ne parlent que l’anglais. Ce n’est pas un patois qui en résulte, mais un langage mixte,