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convaincre les plus incrédules des Américains que le langage des Acadiens et des Canadiens n’était pas un patois, puisque des illettrés comprenaient si bien cette littérature française de bon aloi.

Leur français n’est pas riche, n’est pas abondant, n’est pas élégant ni correctement parlé, sans doute, mais une oreille française supplée sans fatigue à tous les défauts de grammaire et de prononciation. Le Français lettré peut converser avec eux aussi facilement, si non mieux, qu’avec les paysans illettrés de plusieurs départements de la vieille France. Ce témoignage nous a souvent été rendu par des Français observateurs, notamment par M. Rameau, qui en avait à dessein, fait l’épreuve durant son séjour parmi nous, en Canada comme en Acadie.

Un autre fait peut-être encore plus convaincant, c’est que des évêques de France, des prêtres de France, des prédicateurs de renom en France, depuis les commencements de la colonie sont venus et viennent encore souvent prêcher dans nos églises ou notre population canadienne se rend en foule pour les entendre.