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Français, se comprennent parfaitement, parlant la même langue apprise de leurs parents. Il y avait sans doute de légères différences dans l’accent, la prononciation de certains mots, l’emploi de certaines locutions, et l’usage de certains verbes, dues à la différence des occupations et des industries qu’ils avaient pratiquées. Par exemple, les termes de marine, presque jamais employés par les enfants de l’intérieur, l’étaient constamment par les enfants du golfe. Pour n’en donner qu’un exemple, ces derniers disaient amarrer le cheval au piquet ou à l’arbre, au lieu d’attacher ; les autres auraient dit attacher la chaloupe, le bateau, la goélette, au quai, ou au rivage, au lieu d’amarrer la chaloupe. Il en était ainsi de beaucoup d’autres mots. Cet emploi d’un verbe pour un autre, non plus que les grosses fautes contre la grammaire, ne constituait pas un patois, et n’empêchait pas d’être compris sans peine par un Français. C’étaient deux variétés d’un même dialecte populaire qui ne se remarquent pas chez les lettrés des deux groupes.

Nous voudrions convaincre les Anglais et les Américains que, de tout temps, ce n’était