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daient pas toujours avec celles des savants, mais elles prévalaient parmi eux. Par exemple, les influences de la lune sur la végétation et sur beaucoup de choses, contestées par la science, restaient pour eux une certitude. Autant que possible, ils faisaient leurs plantations et leurs semailles durant le croissant de la lune ; ils attendaient un bien moindre rapport de celles qu’ils étaient forcés de faire dans le décours ou déclin de cet astre. La science n’a pas encore triomphé de cette opinion restée plus ou moins générale de nos jours.

C’était primitif et si simple que les enfants apprenaient tout cela dans leur bas âge, et pouvaient nommer la direction du vent ou de quel point il venait. Aujourd’hui, le jeune homme qui n’a pas une montre dans son gousset croit manquer d’un article bien essentiel.

Malgré cela, on vivait aussi content, aussi à l’aise qu’aujourd’hui, sinon plus. Au moins on ne cherchait pas à changer de pays pour trouver mieux. La manie d’émigrer n’existait pas ; les colonies de la Nouvelle-Angleterre n’étaient pas ouvertes aux Canadiens-Français ; c’était un pays hostile où ces der-