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sauvages leur procuraient des vêtements chauds pour les temps froids et, aussi, les moyens d’en avoir de plus légers pour la belle saison. Bientôt ils auront sur leurs terres la laine et le lin. Robustes et forts, ils élevaient de nombreux enfants qui ne l’étaient pas moins. Leur scrupuleuse, très sévère, mais très aimable honnêteté, comme leurs sentiments religieux se transmettaient de père en fils.

La simple parole d’un ancien Canadien était une garantie de tout repos, elle valait autant qu’un billet promissoire du plus riche millionnaire de nos jours. Cette confiance mutuelle a duré chez leurs descendants jusqu’au temps où le commerce étranger est venu leur offrir des échanges pour leurs produits, et après que des acheteurs à crédit eurent fait de nombreuses victimes parmi eux par de notables banqueroutes.

On a toujours dit qu’ils étaient heureux. Ils n’avaient pas à contempler, il est vrai, les chefs-d’œuvre du génie humain, mais quelque chose de plus grand, les charmes de la belle nature, « à nul autre pareils, » frappaient constamment