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la vigueur, l’intelligence et l’énergie des uns et des autres.

Quoique inévitable, ce résultat ne répondait pas tout à fait à l’impatience du gouvernement français de voir la colonisation progresser rapidement. Il avait fait concéder des seigneuries à des particuliers dont l’influence était supposée assez grande pour y attirer des colons. Cependant le progrès, très lent partout, avait été tout à fait nul dans les fiefs de notre paroisse, de 1653 à 1700 : et une fois commencé, il fallut laisser grandir les enfants pour continuer le travail d’extension, l’immigration ne venant pas.

Les défrichements importants n’ont commencé qu’avec la génération d’hommes nés sur notre sol et qui y avaient solidement pris racine, sans l’arrière-pensée d’un retour en France. Pour eux, la mère patrie, c’était le Canada ; ils n’avaient pas connu d’autres climats, ni d’autres contrées plus riantes et plus riches en beautés naturelles. Les produits d’un sol fertile récompensaient leur travail, et leur industrie leur donnait une nourriture saine et abondante ; les dépouilles des bêtes