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feu pris à leurs vêtements, parce qu’ils ont sur la poitrine la plaque des assurances contre l’incendie.

Ces gens-là, je le répète, sont démesurément forts !

En écoutant attentivement les subtilités de leur argumentation, nous entendrons parler beaucoup et fort haut de la souveraineté du peuple. Croyez-vous qu’il ait jamais été permis d’insulter le souverain ? Vous dites : Non ! Eh bien c’est depuis qu’on vous dit que le peuple est souverain que vous n’avez précisément le droit d’insulter que le peuple ! J’aime bien mieux, pour ma part, nier la souveraineté du peuple et croire à la souveraineté du gouvernement qu’il m’est prescrit de respecter.

Je dis que j’aime mieux croire à la souveraineté du gouvernement ; je suis bien forcé d’y croire ; tout le monde est bien forcé d’y croire comme moi ; Je n’existe pas, nul ici n’existe par lui-même : notre existence ne nous est point propre. Nous ne vivons civilement, commercialement, industriellement, religieusement, intellectuellement que par le gouvernement !