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Qu’ils étaient plus capables ? Comme s’il était possible d’avoir de l’intelligence pour tout le monde, quand tout le monde fait réserve de son intelligence !

Ils auraient dû comprendre une chose bien simple, bien élémentaire, c’est que, depuis que le droit divin a été relégué au fond du sacerdoce, nul n’a reçu mandat d’agir au nom de tous et à la place de tous.

Mais ce que n’avait point fait le gouvernement provisoire, l’Assemblée pouvait le faire ; on pouvait espérer qu’elle démocratiserait la France ; car, quelles que pussent être les dispositions d’esprit de la grande majorité des représentants, il suffisait d’un seul homme véritablement démocrate, c’est-à-dire d’un homme qui eût vécu dans la pratique de la démocratie et de la liberté, pour éclairer la situation et affranchir le pays. Or, cet homme, s’il y est, ne s’est pas montré ; nul n’a parlé à la tribune le langage noble, désintéressé, grandiose de la démocratie. Il y a sans doute au Palais national de généreuses intentions ; mais les intentions inintelligentes sont les avortons de la grandeur humaine, les morts-nés de Dieu,