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LES VENDANGES DE LA GALINIÈRE

Pendant la nuit, l’âme du laboureur s’était envolée aussi paisiblement que les étoiles s’éteignent à l’aurore. Il s’était soulevé une dernière fois pour regarder le ciel, sa tête retomba sur l’oreiller rustique, et ses yeux se fermèrent dans l’immortelle félicité. Peut-être, dans son ultime vision, avait-il revu les Anges vendangeant les vignes de la Galinière pour y recueillir le jus mystique, qui deviendrait le Sang du Christ !

L’on sait que le soir de ce jour, sur les foules extasiées, les cloches de Saint-Aphrodise se mirent toutes seules en branle et leurs voix plus douces que les Harpes chantaient :

Andieu est mort… à la Galinière !

Et les Biterrois, prêtres et laïcs de s’y rendre, conduits par une éblouissante clarté.

Le Saint était couché sur un lit de feuilles mortes, sa bouche souriait, un rayon de soleil tombait sur son visage…

Le corps du Bienheureux fut placé sur un char