Page:Bellaud-Dessalles - Légendes du vieux Béziers, 1923.pdf/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
84
LES VENDANGES DE LA GALINIÈRE

Andieu avait suivi du regard, dans l’aube rosée, l’envol angélique ; il s’assit au bord d’un fossé, contempla à l’horizon l’arc de vermeil qui annonçait la journée nouvelle, et il bénit le Créateur.

Un véritable rugissement l’arracha à sa contemplation…

Nous n’avons pas encore parlé du Maître de la Galinière… Son serviteur était un saint, peut-être avait-il beaucoup à faire avant de lui ressembler… Dans tous les cas, il se rendait coupable à ce moment du péché de colère… Il avait vu ses vignes dépouillées, le sol piétiné, les feuilles tombées, tout ce petit désordre qui suit la vendange :

— Voleur ! répétait-il d’une voix étranglée, voleur qui as aidé à piller la récolte… Ramasse tes hardes et va-t-en, ou plutôt, ajouta-t-il écumant de rage, reste, je te conduis à la Prévôté…

— Doucement, Maître, dit Andieu avec un