Page:Bellaud-Dessalles - Légendes du vieux Béziers, 1923.pdf/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
70
ÉPISODE DU SIÈGE DE BÉZIERS EN 1209

Gersinde s’était réfugiée près de Notre-Dame-la-Belle : immobile, impuissante, elle assistait à la fin de ce qu’elle avait aimé. N’y a-t-il donc qu’à regarder le forfait s’accomplir !… et ses bras se tordaient de douleur !

À ce moment, des prêtres portant entassés dans leurs manteaux des calices et des ciboires, passaient, se pressant vers les portes. — Sauvez les Reliques !… criaient-ils à un groupe agenouillé.

Gersinde bondit ! — Mon rêve, murmura-t-elle ! Une pluie de feu commençait à tomber des voûtes, l’enfant sembla voler dans la nef embrasée. La porte du Trésor était béante, dans un coin, des clercs éperdus, entassaient dans une corbeille des ossements sacrés. Elle n’hésita pas ! Le coffre d’or brillait au milieu des joyaux, vieux patrimoine de la basilique ; vivement, Gersinde repoussa le lourd couvercle : sur un coussin de pourpre reposait un voile de lin, jauni par le baiser des siècles. Elle le prit dans ses mains frémissantes, et le glissa sous sa tunique, près de son cœur.

Maintenant il fallait regagner les portes, sauver