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ÉPISODE DU SIÈGE DE BÉZIERS EN 1209

fenêtres cintrées à colonnes et à chapiteaux fleuronnés, se dressait contre la cathédrale, tout au bord de la colline qui commandait si magnifiquement aux plaines de la Narbonnaise ; ses jardins semblaient faire à la basilique un socle de verdure et de fleurs.

Raymond avait le cœur bon et l’âme haute, mais l’hérésie l’avait touché. Venue de l’Orient, sournoise et ténébreuse, l’erreur, en se répandant dans la patrie biterroise, était entrée à son foyer ; toutefois, le Consul avait repoussé tout ce qu’il y’avait de vil et de bas dans la doctrine albigeoise, et s’était affilié à la secte des Croyants ou Parfaits, sorte d’élite, qui associait la négation de nos Vérités, avec une vie austère et se faisait honneur de se montrer tempérante, chaste et désintéressée.

L’incandescent soleil de juillet descendait sur les Cévennes, lorsque Bernard Raymond atteignit le haut du rempart. De la partie des murs, comprise entre les portes fortifiées de Saint-Guilhem et de Saint-Gilles, — ouvertes à l’est, face à l’an-