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L’ANNEAU DE SAINT GUIRAUD

— Pardonne-moi, dit l’homme en pliant le genoux… Il ressemblait à ce pêcheur de Venise, qui, sur un tableau célèbre, rapporte au Doge l’anneau de Saint Marc.

— Relève-toi, dit le Père Abbé, mais avant, tu vas dire avec moi une prière.

Et les yeux fermés, les mains jointes à la hauteur des lèvres, d’une voix ardente et distincte le Saint prononça lentement :

« Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, qui par votre mort avez donné la vie au monde, délivrez-moi de mes pêchés et de mes autres maux. Ô Vous qui vivez et régnez dans la suite des siècles ».

Aux dernières paroles il avait approché l’anneau des paupières de l’homme, il l’y appuya longuement…

Il y eut trois cris ! Le plus joyeux fut celui du Père Romuald, il était maintenant aux genoux du Père Abbé et baisait le bas de sa robe !…

Le voleur ne disait rien, il ressemblait à un enfant qui s’éveille…