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L’ANNEAU DE SAINT GUIRAUD

était pur ; par l’ouverture étroite, l’on apercevait, même un peu de verdure, et un petit pan du ciel.

Quand il y fut entré :

— Rendez-moi l’anneau, lui dit le moine !

— Je ne l’ai pas, répondit-il avec sincérité.

Le Père Romuald lui lança un des regards qu’il avait eu jadis pour les prisonniers sarrasins le soir d’une bataille.

— Tu ne sortiras qu’avec lui, dit-il.

Et il poussa le verrou…

Le Père Romuald était allé retrouver ses frères.

C’était l’heure de la récréation du soir pour les moines… et cela se passait dans un jardin de la Légende dorée !

Un jet d’eau, mince et droit comme une lance, dressait vers le ciel sa fleur de cristal au centre d’un bassin revêtu de faïences couleur d’ambre. Des bancs semblables, entourés de cyprès, étaient à l’entour disposés en hémicycle. Dans ce jardin,