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LA VOCATION DE SAINT APHRODISE

dige de la Mer Rouge et l’hymne de la délivrance entonné par les douze tribus, tandis que la sœur d’Aaron, debout sur le rivage, accompagnait le cantique sur les cordes du tympanon…

Mais Joseph restait muet ! Il soupirait devant cet esprit supérieur voué aux obscures fictions, il souffrait devant cette loyauté livrée aux supercheries et aux impostures ; car il savait que le temple égyptien tout entier, comme l’a dit un de nos grands égyptologues, n’était bâti que pour servir de cachette à une idole articulée, dont un prêtre agitait les fils.

Après ces conversations, Aphrodise restait rêveur. N’avait-il pas cru voir pendant un instant, autour du front de ses hôtes, une auréole, mince comme un fil d’or, et il les quittait en se disant : En vérité, il y a là un mystère !…

Ce mystère, un fait étrange allait peu après l’épaissir !

Un soir, rentré du temple plus tôt que de coutume, il s’était retiré au jardin. C’était l’heure délicieuse des soirs d’Égypte. Dissimulé dans un