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LA VOCATION DE SAINT APHRODISE

étaient meublés de lits déliés en forme d’animaux fantastiques ; de tables en bois odorant, d’escabeaux, de divans, de coffres et de ces objets précieux, statuettes émaillées, coffrets d’ivoire, coupes d’argent, vases d’albâtre : fruits merveilleux de cette civilisation incomparable, et semblables à ceux que livrait naguère (tout en défendant son suprême mystère), un hypogée aussi célèbre que fatal.

Aphrodise, délaissant ces salles luxueuses, occupait tout au haut, près des terrasses, une chambre d’une austère simplicité, mais cette belle demeure lui venait de ses pères, et il l’aimait.

Alors une vie très calme et très douce commença pour les Exilés. Sous les éventails des palmes, Marie filait, cousait les vêtements, lisait les Livres Saints et priait en regardant jouer son Fils. Joseph avait repris le rabot et la varlope et il façonnait des escabeaux, des tables légères et de ces coffres à linge, de formes diverses, d’un usage alors si répandu.

Aphrodise passait les heures du jour au temple