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LA VOCATION DE SAINT APHRODISE

bras du Nil. Le jardin était divisé par des arbustes taillés en compartiments symétriques où s’épanouissaient des fleurs disposées en éventail. Au centre, une treille s’enroulait à quatre rangs de colonnettes, à droite et à gauche scintillaient deux pièces d’eau carrées, bordées de granit bleu, où baignaient les larges feuilles et les doubles corolles des lotus. Et partout, l’arbre préféré, l’arbre aux feuilles de dentelle, disposé en bouquets, en allées, en quinconces. En vérité l’on aurait pu nommer ce lieu et peut-être le nommait-on déjà, la Maison des Sycomores !

L’habitation se dressait au fond des parterres : c’était un vaste pavillon à deux étages élargi de deux ailes et surmonté de terrasses. La façade était ornée d’une corniche peinte et d’un élégant portique à colonnes dont la base représentait d’énormes boutons de lotus. Les fenêtres étroites opposaient, aux rayons du soleil, leurs verres coloriés et leurs stores de paille fine. Sous le portique s’ouvraient les appartements où pénétrait, avec la fraîcheur, une lumière adoucie ; ceux-ci