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LA VOCATION DE SAINT APHRODISE

à un temple ou à un palais. Pour son Fils, Marie n’hésita pas… Elle avança la première, Joseph suivait guidant l’ânon !…

C’était un de ces temples bâtis sous les Ptolémées, où la grâce grecque tenta de se glisser dans les lignes traditionnelles de l’Égypte. Il se composait de « la demeure divine », destinée à recevoir la barque sacrée, des chambres qui abritaient les objets de l’offrande et des sacrifices, et de la salle à colonnes réservée aux adorateurs. Le plafond en était délicatement peint des signes du zodiaque, et les murs étaient couverts de bas-reliefs d’albâtre, où des mains patientes avaient gravé des fleurs épanouies, des plantes fluviales et des emblêmes divins. À l’entrée deux statues d’Osiris debout, serrant contre leur poitrine la croix bouclée, signe de l’éternelle vie, semblaient à la fois en surveiller l’accès et le défendre. Cette salle superbe s’ouvrait sur une cour entourée de portiques, accessible à tous, et où évoluaient, à certains jours, les processions et les cortèges.

C’est dans cette cour que Marie pénétra por-