Page:Bellaud-Dessalles - Légendes du vieux Béziers, 1923.pdf/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.
11
PRÉFACE

qui font l’historien, leur auteur sait ajouter les charmes d’une littérature impeccable.

Madame Bellaud-Dessalles n’a rien de commun avec cette famille de romantiques qui ose prétendre que la vérité se suffit à elle-même et qu’elle n’a aucun besoin de l’artifice du langage pour pénétrer les âmes et entraîner les foules. Elle pense, au contraire, qu’il convient de la parer comme on pare ceux qu’on aime. Aussi laisse-t-elle s’épanouir librement sous sa plume féconde et les tours agréables et les fraîches images.

C’est même de ce goût des choses bien dites, doublé d’un intelligent mysticisme fortement accentué, que la pensée a dû lui venir — je le soupçonne du moins — d’écrire les Légendes du Vieux Béziers.

Il faut lui en savoir gré.

La vérité se mouvant avec grâce au milieu de savantes enluminures possède une emprise indiscutable sur l’esprit, même s’il est avéré que la plupart de ces ornements ont été empruntés au pays des rêves pieux. Jacques de Voragine, dans sa Légende Dorée, nous a laissé un exemple frappant de ce que peut devenir l’histoire lorsque celui qui l’écrit, tout en