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LE PAIN DE CARITACHS

niosité qui présidait à ces créations éphémères ? Les jardiniers, avec un parterre en miniature, ses jets d’eau et sa noria ; les cordonniers, protégés par un Saint Éloi de dix ans, mître en tête et crosse en main, les maréchaux ferrant un petit âne, les patissiers sortant du four les gâteaux qu’ils lançaient à la foule ! Autant de merveilles qui ne sont plus que des souvenirs.

Au milieu du défilé des corporations s’avançait « la Galère », nef dorée et décorée, voiles au vent, toute pavoisée de pavillons et d’oriflammes, et montée par des hommes vêtus de costumes orientaux. Elle portait le revenu d’un fief, dont l’origine se perdait dans la nuit dès temps, et qui chaque année, à pareil jour, était distribué aux pauvres.

Derrière elle, venait le char du pain de l’aumône, conduit par cent mules harnachées à l’espagnole et chargé de corbeilles débordantes de miches dorées.

Et voici les Treilles !… L’avons-nous dit : Marinette était bassinière ! À elle revenait l’hon-