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LE PAIN DE CARITACHS

singulière, quelque chose peut-être, comme de nos jours une première aux Arènes, où une course de taureaux.

À midi, sur la place de la Citadelle, les éléments de la fête étaient rassemblés.

Le canon retentit le tambour battit, les trompettes sonnèrent, et entre les rangs pressés des curieux de tout âge, se déroula majestueusement le cortège de Caritachs.

Précédés de leur drapeau, les bergers ouvraient la marche, scandant avec leur houlette les figures de leur danse, qu’accompagnaient les fifres et les hautbois. Deux d’entr’eux, chamarrés de rubans, conduisaient une bergère vêtue de blanc et couronnée de fleurs, un autre guidait à grand peine, un troupeau de moutons frisés.

Suivaient les Corporations, — le clou de la fête ! — au nombre de trente-deux. Elles étaient précédées de leurs drapeaux, ces beaux drapeaux de soie dont il reste encore des vestiges, et de leurs prévots portant des corbeilles de pain. Chacune avait son char, et comment dire l’ingé-