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Heidelberg.

Nous avions lu quelque part qu’Heidelberg possédait la plus belle ruine du monde après le Parthénon et l’Alhambra ; aussi désirions-nous passionnément voir la merveilleuse ruine.

L’aspect de la ville est riant et élégant, rappelant beaucoup nos belles stations balnéaires de France. La principale avenue est bordée par des hôtels, des brasseries, des magasins de photographies et des souvenirs à l’adresse des touristes. Pour monter au château, on traverse dans toute sa longueur cette allée d’Étigny badoise, puis l’on suit quelque temps la rive du Neckar, jolie rivière qui coule doucement entre les hautes pentes boisées. L’on s’engage ensuite dans une route ombragée de grands arbres qui escalade l’escarpement fort rude de la colline. Cette promenade est un enchantement. En approchant du sommet nous découvrons à nos pieds la vallée du Neckar qui s’étend dans une plaine immense. Le panorama éclairé par le radieux soleil ressemble plutôt à un rêve d’art qu’à une réalité.

Accompagnés par un guide manchot qui ne nous