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La gare et la ville offrent une animation inexprimable. L’on prend les voitures d’assaut pour se rendre à l’installation plus ou moins primitive assignée d’avance ou à une de ces « restaurations » que la passion musicale donnera seule le courage d’affronter. Nous sommes logés chez un honnête bourgeois de Bayreuth et pendant ces huit jours, nous serons de la part de toute la famille l’objet des plus touchantes attentions. Cet humble appartement d’où la vue s’étend librement sur la campagne, nous dépayse et nous change ; il nous semble planer de là au-dessus de l’univers. Nos lits, sommairement composés d’un sommier et d’une couverture attachée aux draps par un système compliqué de boutons, nous initieront aux austérités de la Trappe. Nous n’y dormirons pas moins bien, à l’ombre protectrice des indispensables bustes de Wagner et de Litz.

Nos journées de Bayreuth se ressemblent toutes. D’abord le premier déjeûner dans la chambre de Magdeleine qui a l’avantage de posséder une table.