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garnie de quelques vieux meubles curieux. Pour finir nous allons au Chapître des Dames nobles dont l’abbesse est toujours une princesse du sang royal. Et les portraits de ces jolies abbesses sont suspendus aux murs des salons d’honneur. Elles sont charmantes et très graves sous la lourde couronne et le long manteau d’hermine ; elles portent au doigt l’anneau pastoral et tiennent dans leur petite main gantée une belle crosse d’or. Il y a une très jeune princesse de Wurtemberg dont la physionomie est exquise d’étonnement enfantin et amusé sous ce majestueux costume ecclésiastique.

Du balcon de cette abbaye la vue est merveilleuse. La ville s’étend en une masse sombre d’où jaillissent des tours et des clochers. Tout-à-coup de chacun d’eux partent les premiers coups de l’Angelus et pendant quelques instants ce concert monte jusqu’à nous, comme un adieu de Prague à ses admirateurs charmés qui vont partir.

Lorsque nous nous rendons à la gare, nous découvrons sur une porte une inscription en français