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un étrange édifice que l’on croirait consacré à quelque culte barbare et mystérieux. Les voiles du sanctuaire, les lampes, le chandelier à sept branches ont un aspect usé et abandonné, vieux bric-à-brac qui ne donne d’autre impression que la répulsion et l’effroi pour cet opprobre, sceau indélébile de ceux qui ont crucifié le Christ.

À côté de la synagogue nous visitons le cimetière, curieux entassement de pierres chargées d’inscriptions hébraïques sur lesquelles de grands sureaux laissent pendre leurs grappes fleuries, et là aussi l’on sent l’indélébile stigmate, et nous, qui nous taisons à la vue d’un petit oiseau mort, nous passons au milieu de ces tombes, indifférents, presque sans respect pour ces juifs qui sont là-dessous.

On nous conduit ensuite, car notre temps est très limité, et cette visite à Prague doit être très rapide, au palais Waldstein qui nous rend sous ce ciel du Nord l’impression d’Italie déjà éprouvée à