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midi, ravis de voir une ville qui s’appelle Praha, dont la rivière s’appelle la Moldau et le capitole le Hradschin, mots étranges qui nous donnent l’impression d’un pays très lointain et un peu barbare.

Nous allons d’abord au quartier juif, une des curiosités de Prague, disparu déjà à moitié sous la pioche du gouvernement comme foyer d’infection et d’épidémies. Par cette tiède soirée les habitants de ces rues sombres sont assis sur le seuil des maisons, el les enfants se roulent dans les ruisseaux. Devant les boutiques sordides sont exposés des gâteaux et des charcuteries inconnues et repoussantes. Les physionomies de ces juifs manquent absolument de caractère ; nous nous attendions à trouver ici cette laideur spéciale à Israël, nez pointus et œil sournois. Parmi les femmes, nulle trace de la beauté de leur race. Aucun Léopold ne doit s’égarer chez ces Rachel.

La plus ancienne de leurs synagogues (Prague en possède vingt-deux) date du xiiie siècle. C’est