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Après une heure de route dans le soleil et la poussière nous arrivons à Aspern. C’est là que par une journée de printemps chaude et pure, eut lieu, le 20 mai 1809, une des plus sanglantes batailles du siècle. Nous entrons dans l’église où Masséna soutint un véritable siège, elle est remplie du reste des souvenirs du combat, et une vieille gravure suspendue dans une chapelle tend à nous démontrer que dans ce jour mémorable la victoire resta aux Autrichiens !

Nous nous remettons en route au milieu de ces blés qui composent un paysage unique ; ils s’étendent à l’infini à droite et à gauche du chemin, sans qu’il soit possible d’en déterminer les limites et les gerbes en tas, ressemblent aux vagues de cet océan d’or figé.

Essling est un tout petit village composé de quelques maisons bâties en bordure de la route. Ici, aucune trace de cette lutte pendant laquelle Hiller, Vacquant, Masséna et Legrand se disputèrent, de huit heures du matin à cinq heures du soir « ce tas de ruines fumantes », auprès desquelles Lannes eut les deux genoux emportés par un boulet. Nous cueillons quelques fleurs dans les haies, du chemin, et, toujours, dans les blés infinis nous nous dirigeons vers Wagram.