Page:Bellaud-Dessalles - Impressions d'Allemagne, 1898.pdf/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 42 —

Pour nous dédommager nous allons visiter le palais Lichtenstein qui renferme une célèbre collection de tableaux. À notre grande surprise, dès avoir franchi le seuil, nous nous trouvons transportés dans un délicieux coin de Rome. Nous avons sûrement déjà passé cette porte monumentale pour aller admirer quelque toile de Raphaël ou quelque fresque du Guide dans les environs du Palatin. Le jardin offre la « régularité latine, qui rappelle les traits du visage », selon la théorie de Bourget, et la villa qui se dresse au fond est bien la sœur de la Farnésine.

C’étaient de puissants seigneurs, ces princes dont nous visitons la demeure. Nous en voyons la preuve dès l’entrée sur ces cassoni de mariage où les armoiries des fiancés disent les plus hautes alliances. Cette salle des coffres est d’ailleurs adorablement belle. Dans des bahuts de marqueterie sont exposés des cristaux, des faïences précieuses et sur les murs sombres se détachent des