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des mêmes étoffes que le fils de l’Empereur a souffert et langui. L’horizon que nous voyons de ces croisées, est le même que son œil cherchait aux heures d’angoisses, et c’est avec une émotion profonde que nous approchons de ce lit où, celui dont le premier cri avait fait tressaillir le monde, a rendu le dernier soupir dans le silence et l’abandon.

Nous descendons ensuite dans les jardins, et devant ce palais, ces portiques, ces bassins qui n’ont pas chargé depuis le commencement du siècle, le souvenir de l’Empereur nous revient une dernière fois. Il a gravi cet escalier, ses éperons d’argent ont sonné sur ces dalles, et sous cette porte a passé la silhouette légendaire, la grosse tête pâle sous le petit chapeau, et cette grande ombre nous fait trouver tout le reste insignifiant.

En quittant Schonbrunn, nous allons finir la soirée au Prater. Il nous semble que ce doit être là un endroit très élégant, un autre bois de Boulogne avec encore plus de luxe et de distinction. Nous