Page:Bellaud-Dessalles - Impressions d'Allemagne, 1898.pdf/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 38 —

Nous employons l’après-midi de ce beau dimanche à visiter Schonbrunn. Du Ring, il faut presque une heure pour s’y rendre en passant par les vilains faubourgs traversés à notre arrivée.

Le palais, d’un style très lourd, est précédé d’une vaste cour dont la porte monumentale est flanquée de deux obélisques. Nous entrons au rez-de-chaussée dans une galerie ouverte, où un gardien du château nous invite à le suivre pour la visite des appartements. Dans le premier salon nous trouvons un buste de Marie-Antoinette. Il ne doit pas être signé d’un nom célèbre et ne rend que d’une manière bien imparfaite la princesse qui « semblait marcher sur les nuées » ; mais il nous impressionne profondément, vu là, dans ce palais d’où elle partit pour Versailles, la Conciergerie et l’échafaud. Un peu plus loin, c’est encore elle, à douze ans, peinte dans la grâce de la première enfance, et cette fois, ce visage de petite fille aux yeux confiants et rieurs nous arrache tout-à-fait des larmes.

Maintenant nous sommes dans la chambre qui fut occupée par Napoléon en 1809, et où le duc de Reichstadt est mort. C’est entre ces murs tendus