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10 juillet.

Ce matin nous montons dans l’Orient-Express pour aller coucher à Vienne, Ce nom d’Orient-Express nous impressionne et nous donne comme une vision toute proche d’autre pays de rêve : le Bosphore, Stamboul, la Corne d’or.

On est installé dans ce train avec tout le confort possible.

D’abord nous parcourons une partie de la Bavière à travers d’incomparables forêts. À un certain moment, le train s’arrête au milieu des bois devant une maison de garde, loin de tout pays habité. Les domestiques du restaurant descendent, vont puiser de l’eau à une fontaine, et ces détails familiers nous donnent l’impression d’une extraordinaire promenade dans un palais roulant qui serait à nous.

À Salzbourg, nous entrons en Autriche et bientôt nous pénétrons dans la vallée de ce Danube qu’il nous tardait tant de voir. Oh ! le beau fleuve, sombre et majestueux. Un ciel chargé de lourdes nuées d’orage accentue le caractère grandiose du paysage que dominent des abbayes célèbres. À ce