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coule là-bas. Le consommateur va la recueillir lui-même, après avoir préalablement lavé sa chope dans un bassin rempli d’eau où chacun fait sa vaisselle sans s’occuper du voisin. Dans cette salle, une odeur fade, écœurante, vous monte à la gorge, le sol est glissant et gras de la bière répandue, des débris sans nom qui tombent de ces tables, et cependant le spectacle est presque réconfortant. Ici, ni cris, ni discussions passionnées, les gens se sont assis autour de ces tables uniquement pour savourer une boisson saine, dans le nuage de fumée bleue d’une pipe de porcelaine. Et parmi ces groupes, il y en a d’extrêmement intéressants. Dans tel coin, c’est l’exacte reproduction d’une toile hollandaise, tandis que deux vieux, installés sous la clarté d’une haute fenêtre, nous font penser à l’Aveu tardif de Perret.

Avant de quitter Munich nous voulons aller faire une promenade sur le lac de Starnberg, afin de voir de près le lieu funèbre où Louis II a trouvé la