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7 juillet.

Ce matin nous allons au palais royal pour visiter le trésor.

Il est installé dans une salle entourée de vitrines devant lesquelles l’œil s’arrête ébloui. Ce sont des amoncellements de pierreries, de coupes, de miroirs, de coffrets enrichis de diamants et de perles ; des statuettes ciselées par Benvenuto et qui sont des objets sans prix. Il y a aussi la couronne de Bohême toute sertie de pierres frustes énormes, et celles de saint Henri et de l’impératrice Cunégonde qui sont d’un goût barbare et charmant.

Parmi les joyaux modernes, on nous montre, posée sur un coussin de velours, une couronne de perles faite à la mesure d’un jeune front de femme. Créée pour celle qui incarnait alors le rêve du futur roi, elle est là comme un monument d’une mélancolie suprême. Le roman ébauché finit dans le mystère. Nul n’échappe à la destinée : elle attendait les deux victimes du lac de Starnberg et de la rue Jean Goujon ; et au lendemain de ce