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5 juillet

Ce jour-là nous traversons la Souabe au milieu de paysages de la plus grande beauté. Ce sont des forêts à perte de vue, s’ouvrant pour laisser la place à des lacs charmants ; les maisons sont semblables à ces chalets de Nüremberg qui ont amusé notre enfance. Dans les champs semés de nombreux calvaires, les paysans occupés au labeur de la terre se meuvent lentement avec des gestes rares ; l’on sent déjà un peuple grave et fort. À mesure que nous pénétrons plus avant dans la Bavière, le sol devient plus plat. Aux collines boisées succèdent des marécages. Bientôt nous voyons poindre à l’horizon des clochers, des tours, des dômes… Nous sommes à Munich.