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Noire. Maintenant nous apercevons le château d’Arenenberg et Miss, toujours prête à manifester ses opinions politiques, se met à chanter : Partant pour la Syrie.

À Constance, on nous conduit à un hôtel immense où nous dînons dans une salle arabe d’un luxe criard. Ici nous sommes tout à fait sur le sol allemand, et, devant les grandes casernes, les soldats, par ce beau dimanche, se reposent en causant et c’est une grande émotion pour nous de voir ces soldats qui sont l’ennemi.

Il y a deux villes bien distinctes à Constance, la vieille ville jadis libre, puis autrichienne, puis badoise, où nous visitons la Cathédrale restée catholique, des maisons historiques, de vieilles portes flanquées de tour et le monument élevé à la place où fut brûlé Jean Huss. Mes compagnons ravis de la promenade et de la beauté de la soirée se mettent tout-à-coup à chanter un refrain patriotique devant ce monument qui doit en être tout étonné.