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Quelques heures plus tard, à la gare badoise.

Ici, c’est l’Allemagne, et l’aigle impérial s’étale partout. Nous nous sentons d’abord le cœur un peu serré dans cette gare, mais les employés y sont si polis que la mauvaise impression s’efface. Puis on voit des types si amusants, un père Dominicain, entre autres, bien singulier avec son. chapeau haut de forme, sur son froc blanc.

Le train suit d’abord une route parallèle au Rhin qui bondit sur des rochers entre des rives magnifiques. Nous passons devant de vénérables couvents qui ont des aspects de forteresses et des châteaux qui ont des noms charmants tels que le Kussenberg (Mont du Baiser}. Tout-à-coup, après Schaffouse le paysage se déploie comme un décor : C’est la chûte du Rhin, et un grand cri d’admiration jaillit de nos lèvres.

Comme c’est dimanche, les populations sont en fête et l’on entend de tous côtés des chœurs chantés à pleine voix par les paysans de la Forêt-