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Pour nous reposer, nous allons nous asseoir sur la Pfalz, haute terrasse ombragée de marronniers située derrière la cathédrale, Elle domine le Rhin et la fraîcheur y est délicieuse. Des bébés jouent sur le sable, les plus grands traînent les plus jeunes dans de petits chars très primitifs. Ils ont tous des membres vigoureux, de belles joues roses, et nous, mamans, nous aimons à voir rire et jouer ces petits qui nous rappellent les nôtres.

Le soir, fatigués d’admiration, nous restons sur notre balcon à contempler le Rhin sur lequel s’étend un ciel d’orage, et que des cigognes traversent d’un vol très lent. Nous parlons de Wagner et de Bayreuth dont chaque jour nous rapproche et tout-à-coup Magdeleine, par je ne sais quelle réminiscence de la Damnation de Faust manifeste pour Berlioz un enthousiasme inattendu dans un cri qui restera célèbre dans nos annales.