Page:Bellaud-Dessalles - Impressions d'Allemagne, 1898.pdf/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 18 —

L’après-midi sera consacrée à la visite du musée historique qui est installé dans l’ancienne église des Cordeliers. :

Dans la nef, des tentes, des armes, des bannières lui donnent l’aspect d’un camp barbare. Dans le chœur sont entassés des sculptures, des stalles, des rétables, et ce qui reste de la « danse des morts. » Une figure surtout nous arrête : une jeune fille blonde au sourire de Joconde, vêtue d’une somptueuse robe d’un vert pâle, ornée de rubis. Plus que toute autre, dans la composition du vieux maître, elle devait symboliser l’œuvre aveugle et implacable de la mort.

À droite du sanctuaire est le trésor. Riche des dépouilles des églises réformées, il possède des croix byzantines, des ostensoirs, des calices, des reliquaires aux formes barbares, couverts de perles et de pierreries.

Sur les galeries supérieures s’étalent les objets de l’industrie locale : ustensiles de ménage, instruments de musique, costumes, joujoux. Puis au rez-de-chaussée on nous montre des salles où sont reconstitués des intérieurs du xve et du xvie siècles. Il y a là des détails intimes qui nous amusent et nous charment.