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seaux empaillés des animaux antédiluviens, dans des salles où l’on respire des odeurs de camphre, d’arsenic et de mort.

La cathédrale de Bâle est couleur de corail, et cette église rose est d’un effet très inattendu.

Plusieurs fois brûlée, détruite en 1356 par un tremblement de terre, reconstruite par l’évêque Jean de Münsingen, elle ne fut terminée qu’à la fin du xive siècle. La façade est ornée d’une Vierge avec l’Enfant et de ces deux singulières statues de saint Martin et de saint Georges que nous connaissions par les moulages du Trocadéro. L’intérieur est d’une simplicité grandiose ; le chœur élevé au-dessus d’une crypte, était merveilleusement disposé pour le déploiement des cérémonies catholiques. Pendant que nous visitons, l’organiste s’installe à son instrument et se met à jouer une mélodie grave, d’un charme primitif que nous écoutons sans grande émotion, assis sans façon sur les bancs de ce temple désert.