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vue autrefois étincelante de lumière, remplie de fidèles, toute vibrante de la parole de son grand évêque. Je la retrouve solitaire, violée, presque en ruines : c’est l’« abominationem desolationis » de l’Évangile et nous nous éloignons le cœur serré en traversant les galeries de cet évêché jadis si vénéré maintenant un lieu de passage banal, livré à tous.

À 1 heure, départ pour Bâle où nous coucherons ce soir. It fait une chaleur étouffante, et à Lausanne nous descendons pour boire de ce lait exquis que l’on sert sur le quai même de la gare, sous une tente de couleur gaie ; et l’heure est vraiment joyeuse sous ce beau ciel, dans cet amusant va et vient de touristes, alpinistes, chasseurs d’aigles ou de chamois. Des petites filles nous offrent des bouquets de rhododendrons. Nous en achetons et nous garderons ces fleurs roses en souvenir.

Dans l’après-midi, pas très loin de Berne, le ciel devient tout à coup très noir. Des gouttes de pluie